Que sont les Monnaies numériques des banques centrales, MNBC ?

Une technologie au design sophistiqué

Jus’qua là la majorité d’entre nous, connais bien, des formes de monnaies virtuelle privée, bitcoin, ethereum…etc. Mais imaginez une pièce de monnaie, dont la valeur serait représentée par un code crypté au moyen d’un algorithme, à la place de son matériau. Comme votre pièce de monnaie matérielle, la pièce codée serait issue de la banque, qui aurait décidé de sa valeur. Comme la monnaie traditionnelle, on pourrait utiliser cette pièce numérique n’importe où, de manière sécurisée et instantanée (grâce à une blockchain, ou non), à l’aide d’un dispositif tel qu’un smartphone ou une carte bancaire. Une MNBC n’est en fait qu’une représentation virtuelle de la monnaie fiduciaire qui elle est matérielle, mais sans quelques-unes de ses caractéristiques, notamment l’anonymat. Les MNBC seront de deux natures : de détail, ou de gros. Celles de gros seraient réservées aux intermédiaires financiers seuls (les banques), tandis que celles de détail serait adressées aux particuliers (aux entreprises, aux ménages). Les États pourraient ainsi choisir de développer un de ces deux types de devise, les deux, tout comme ils pourraient n’en développer finalement aucun.

Une transformation de la création monétaire

Pour tenter au mieux d’expliquer quel serait l’impact, les modalités et les conséquences de la mise en place d’un système financier basé sur les monnaies numériques de banque centrale, concentrons-nous sur l’éventualité du développement des deux types de MNBC. Dans une telle éventualité, le rôle des banques commerciales pourrait être modifié, de même que celui des banques centrales. En effet, en généralisant la monnaie numérique et cryptographique directement émises par les banques centrales, la MNBC transformerait le système bancaire actuellement en vigueur.

À terme, la monnaie numérique remplacera le cash

Le 10 novembre dernier, la Deutsche Bank à publié un rapport détaillant les prédictions économiques pour ces futurs mois, et des propositions pour aider les économies à se relever de la crise liée à la COVID-19. Parmi ces considérations, on trouve une curieuse perspective : les monnaies numériques remplaceront, sur le long terme, nos billets et nos pièces.

C’est un fait : l’usage des paiements électroniques, et même des cryptomonnaies telles que bitcoin (BTC) et ethereum (ETH) ont augmenté fortement au cours de la pandémie de coronavirus. Un fait notamment dû à l’aversion qu’a pu susciter un moyen de paiement physique tel que le cash, dans un monde qui invite à éviter tous contacts, directs et indirects. Rien qu’au Royaume-Uni, le nombre de vendeurs utilisant uniquement les paiements numériques cette année est passé de 8% en février à 50% en avril, stabilisé à environ 33% en août. Certes, mais le cash pourrait-il totalement disparaître pour autant ? Au profit de la monnaie numérique, oui. C’est l’hypothèse formulée par la Deutsche Bank, dans un rapport  publié en novembre.

 Le rapport reconnaît la grande avance de deux pays, dans la course à la MNBC : la Chine et la Suéde. ”Ils ont trois facteurs en commun : les deux pays ont adopté pendant de nombreuses années les paiements numériques ; les paiements en espèces dans les deux pays diminuaient bien avant le covid ; et leurs gouvernements jouent un rôle central dans la promotion et le soutien d’une infrastructure de paiement numérique”, a expliqué la Deutsche Bank.

Le rapport indique ainsi que les préoccupations moindres concernant l’anonymat et la traçabilité en Chine (un dixième des participants chinois à l’enquête s’en préoccupent, contre 21% de Britanniques, 22% d’Américains, 29% de Français et 42% d’Allemands) sont la raison pour laquelle le pays est en capacité de réaliser sa a transition vers la monnaie numérique.

La banque centrale suédoise est la première à tester une monnaie numérique

Les billets de banque ne représentent plus que 1% du PIB suédois.

La Riksbank, banque centrale de Suède, a déclaré ce mercredi 19 février qu’elle avait commencé à testé son monnaie numérique. La Suède veut se servir de cette cryptomonnaie pour simuler les activités bancaires quotidiennes comme les paiements, les dépôts et les retraits, à partir d’un portefeuille numérique.  

La banque centrale suédoise veut créer une couronne électronique

Les monnaies numériques émises par les banques centrales sont au coeur d’un projet qui uni la Grande-Bretagne, le Japon, la Suède et la Suisse. Ils se sont réunis en janvier pour évaluer l’opportunité d’émettre de telles monnaies. La Suède tient à rassurer ses habitants : il ne s’agit pas d’une cryptomonnaie décentralisée comme le bitcoin et régie par des communautés en ligne.

 Au contraire, cette monnaie est émise de manière traditionnelle par la banque centrale, sous forme purement numérique. Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque centrale du Canada et, depuis 2013, gouverneur de la Banque centrale d’Angleterre, estime que cette voie technologique pourrait être une solution pour contrecarrer la puissance du dollar.

Non, la Suède part du constat que l’utilisation des espèces est en très forte diminution. Avec l’arrivée prévue de la Libra de Facebook, la Riksbank s’est penchée sur la question d’une monnaie numérique souveraine, aussi appelée Monnaie Numérique de banque centrale. Pourquoi les pays ne pourraient-ils pas émettre leur propre monnaie numérique ? La banque centrale suédoise explique sur son site internet que le fait d’effectuer des paiements en couronnes électroniques sera « aussi facile qu’envoyer un message ».

La Banque d’Angleterre travaille sur sa monnaie numérique

Uk Central Bank

Avec son départ de l’UE, le Royaume-Uni a tout intérêt à miser dès maintenant sur les secteurs innovants pour réinventer son économie

 En quoi cela est-il intéressant ? Bien que de nombreuses banques centrales du monde, comme la Corée, ou encore la Chine, aient annoncé ces derniers mois leur volonté active de développer une MNBC, la Banque d’Angleterre nous parle de stablecoins, “(…) des monnaies numériques privées qui pourraient transformer la façon dont les gens stockent et échangent leur argent, rendant les paiements moins chers et plus rapides” selon Rishi Sunak.

Les stablecoins qu’évoquent le chancelier britannique sont ces cryptomonnaies adossées à des actifs stables comme le dollar, pour stabiliser leur valeur et minimiser l’habituelle volatilité des cryptomonnaies comme le bitcoin, que l’on voit grimper en flèche ces jours-ci. Un exemple, pour illustrer : si le prix du bitcoin est à 2 000 dollars et que l’on décide d’en échanger une unité contre un stablecoin adossé au dollar même, on obtiendra 2 000 unités du stablecoin en question. Si le cours du bitcoin monte, descend et même dégringole, nos unités en stablecoin ne changeront pas de valeur.

Pour autant, le Royaume-Uni ne rejette pas l’idée de la MNBC, et est actuellement en phase de recherche sur le sujet, recherches étant prétendument “presque terminées”. Les problèmes majeurs, comme bien souvent, se concentrent sur la réglementation et le design de ces monnaies numériques.

Le YUAN numérique poursuit sa progression

La Monnaie Numérique de Banque Centrale (MNBC) développée par la Chine depuis des années trouve partie prenante dans le secteur privé du pays, mais également dans les paiements transfrontaliers.

Le yan numérique, connu sous le terme DCEP (pour Digital Currency Electronic Paiement), est une nouvelle version virtuelle du renminbi, la devise nationale chinoise. Le pays y travaille depuis des années, et a clairement intensifié ses efforts en 2020 afin de pouvoir être le premier pays au monde à faire de la MNBC sa monnaie officielle, parfait substitut de la monnaie physique. Recherchant et évaluant les monnaies numériques de banque centrale (MNBC) depuis 2014, la Chine avait créé en 2017 le “Digital Currency Research Institute”, puis initié en 2020 une série de tests grandeur nature.

La première plateforme de vente en ligne accepte la DCEP

JD.com, deuxième plus grand détaillant en ligne de Chine, deviendra le premier centre commercial virtuel du pays à utiliser le yuan numérique. Au mois de décembre, ce qui est considéré comme le plus gros centre commercial virtuel de Chine lancera un projet pilote afin de permettre à ses clients de payer certains articles en MNBC. Il s’était déjà distingué récemment en déployant une flotte de rebots livreurs, pariant sur les nouvelles technologies.

L’Amazon chinois est ainsi la première plateforme à accepter l’argent virtuel. Celui-ci devra avoir été reçu en bon d’achat à travers le même système que celui de Suzhou. Cependant, on peut espérer une généralisation une fois les tests du pays terminés.


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